Sélectionner une page

Etablissements permettant à des personnes de divers horizons de travailler ensemble dans un espace commun, les espaces de coworking ont connu ces dernières années un véritable boom avec l’ouverture en cascade de nouvelles enseignes. Depuis 2011, le nombre de ces espace a connu une spectaculaire croissance de 700%, passant de 1130 à plus de 7800. Qu’est ce qui explique un tel engouement pour les espaces de coworking ? Pour répondre à cette question fondamentale, nous allons nous plonger dans l’histoire de ce nouveau concept.

A l’origine des espaces de coworking

L’histoire des espaces de bureaux partagés est étonnamment plus longue que certains ne le pensent. L’idée a germé en 1995 lorsque C-Base, une association d’ingénieurs, a créé un «hackerspace» à Berlin pour permettre aux pirates informatiques de se rencontrer et de travailler ensemble. Quatre ans plus tard, en 1999, la tendance s’étend à New York, et le « 42 West 24 » est créé par un éditeur de logiciels qui voulait donner un coup de pouce aux travailleurs indépendants.

Cette même année, Bernard De Koven invente le terme «coworking» pour décrire le fait de «travailler ensemble d’égal à égal». De Koven a depuis expliqué que «l’idée de« travailler ensemble sur un pied d’égalité »était beaucoup plus révolutionnaire que ce à quoi il s’attendait, parce qu’en général les hommes ne travaillent pas d’égal à égal, surtout pas dans le monde des affaires ».

Six années s’écoulent avant l’ouverture officielle du premier espace de coworking à San Francisco. Le phénomène a continué de se développer et a atteint un nouveau record de popularité en 2009 avec la parution de «I’m Outta Here», le premier livre dédié au coworking. En France, le premier espace de coworking, « la Boate » ouvre en 2007 à Marseille. En 2008, deux nouveaux espaces ouvrent à Paris : la Cantine et la Ruche.

Des chiffres qui donnent le tournis

Beaucoup de chemin a été parcouru depuis l’ouverture du tout premier espace de coworking en 2005. De 2007 à 2015, le nombre d’espaces a été multiplié par 104, passant de 75 à 7800. Les spécialistes estiment que ce nombre devrait atteindre 37000 d’ici fin 2017. De 43.000 en 2011, le nombre de personnes travaillant ou ayant déjà travaillé dans un espace de coworking est passé à 510.000 en 2015. Fin 2016, la France comptait 250 espaces de bureaux partagés, dont 30 à Paris.

Favorisé à l’origine par la technologie, les startups et les communautés freelances, l’expansion rapide du coworking a transcendé ses origines en tant qu’alternative à l’espace de bureau traditionnel. Aujourd’hui, un large éventail d’entreprises, allant des entreprises technologiques aux fabricants de produits de consommation, forme un écosystème en pleine croissance qui reconnaît la valeur de la flexibilité, de la communauté et des ressources partagées. Les entreprises de toutes tailles et de tous types, des jeunes pousses aux multinationales, choisissent désormais de trouver des nouveaux employés ou des équipes dans des environnements immédiats d’un espace de travail collaboratif, de façon temporaire ou continue.

Les avantages liés au travail dans les espaces de travail collaboratif

Les organisations ont adopté le travail collaboratif de diverses manières, en l’adaptant à leurs besoins particuliers. Dans certains cas, les entreprises encouragent leurs employés éloignés ou travaillant à domicile à rejoindre des espaces de coworking afin de bénéficier des mêmes avantages que les freelancers; avantages qui comprennent une meilleure collaboration, une plus grande productivité et la satisfaction au travail. D’autres entreprises ont lancé des bureaux satellites ou des incubateurs dans des espaces de coworking existants, permettant aux équipiers de collaborer de manière cohérente avec des partenaires externes, des chercheurs et des clients.

De tels environnements permettent aux entreprises de bénéficier d’un espace dédié pour faciliter des activités ponctuelles, sans les conditions strictes d’un bail commercial typique de 10 ans. Le coworking permet également aux organisations de fournir des commodités supplémentaires et une flexibilité intégrée qui sont de plus en plus essentielles pour attirer et retenir des talents sur un marché du travail de plus en plus concurrentiel.

Espaces de coworking : la nouvelle stratégie des entreprises

Les organisations constatent que le travail collaboratif peut également faire partie d’une stratégie commerciale efficace. Pour les entreprises ayant un portefeuille immobilier sous-utilisé, le coworking peut créer une source de revenus supplémentaire dans ces poches d’espaces inutilisées. En louant des locaux vacants aux fournisseurs, sous-traitants et partenaires commerciaux actuels, les entreprises peuvent maximiser leur efficacité en monétisant ces précieux actifs immobiliers. Bien que les espaces de coworking puissent être plus chers que des espaces de bureaux traditionnels par mètre carré, ils peuvent offrir plus de flexibilité aux freelancers.

Un avenir teinté en rose

Alors que le coworking poursuit son expansion, le mouvement étend également sa portée des zones principalement urbaines vers des lieux moins peuplés, ainsi que dans des lieux non traditionnels comme les hôtels, les entrepôts abandonnés et les anciennes églises. Cette croissance rapide engendre la création d’une nouvelle classe d’entreprises. L’exemple le plus en vue et le plus ambitieux est peut-être celui de WeWork, une entreprise new-yorkaise qui dessert actuellement plus de 50 000 membres dans 77 sites en Amérique du Nord et en Europe.

Bien que les espaces de coworking actuels varient en termes de modèles économiques, de tailles, de spécialisations et de commodités, la plupart sont conçus pour accueillir des individus ou des groupes qui ne sont pas typiquement employés par une seule organisation, mais partagent certaines valeurs et s’intéressent aux synergies qui se créent dans le cadre du travail collaboratif. Selon une enquête réalisée en 2015 par Emergent Research, l’âge moyen des coworkers est de 39 ans et 52% sont des hommes. De même, seul 9% de ces personnes travaillent pour des entreprises de plus de 100 employés.